Au jardin, en toute quiétude !

Tout d'abord, il est important de sécuriser nos jardins qui sont susceptibles d'accueillir des enfants, et qui sont aussi les lieux de vie privilégiés de nos animaux de compagnie. 

Vérifiez donc l'état des clôtures, des murets et des accès à la route ou à d'autres zones moins sûres.

Certaines plantes d'ornement présentent des risques d'intoxication. Je ne citerai que le pyrancatha (dit aussi buisson ardent), arbuste épineux à baies, ou encore le laurier rose, le muguet, etc.

L'utilisation de produits phytosanitaires est à éviter autant que possible. Ces produits doivent à tout le moins être manipulés selon les règles de précaution émises par les fabricants (qui savent de quoi ils parlent!). Veillez aussi à les utiliser et/ou à les conserver de façon à ne pas présenter de risque pour la santé, tant des personnes que des animaux. Le port de gants, de vêtements couvrant l'entièreté du corps, voire de lunettes de protection contre les éclaboussures éviteront d'éventuelles brûlures chimiques.

Les outils de jardinage occasionnent chaque année au manipulateur distrait ou malhabile de multiples coupures ou blessures, parfois très sévères. Plus que la cisaille, le sécateur ou la scie à  main, les outils motorisés sont en tête de liste parmi les responsables de ces lésions. Qu'il s'agisse de la tronçonneuse, du taille-haies électrique, de la tondeuse à gazon, de la débroussailleuse, du motoculteur, ils ont chacun à leur actif leur lot de doigts amputés.

La vaccination antitétanique doit faire l'objet d'un rappel tous les dix ans. Les jeunes enfants sont, pour la plupart, bien suivis médicalement. Les adultes âgés de plus de quarante ans, et qui ont « oublié » cette formalité, pourraient présenter un risque de tétanos, après blessure et/ou manipulation de terre, d'engrais animaux. Le crottin de cheval est, à ce titre, un vecteur privilégié des spores de clostridium tetani, bacille du tétanos. 

En cas de plaie à risque, il faut donc vérifier la date de la dernière vaccination, et procéder, en cas de besoin, à l'injection d'un rappel, voire, à titre prophylactique, d'un sérum antitétanique (gammaglobulines humaines).

Les travaux de jardinage sont aussi de gros pourvoyeurs de douleurs en tous genres. Si vous devez soulever une charge, tentez de garder le dos aussi vertical que possible. Cela vous permettra de protéger votre colonne lombaire en garantissant la distance la plus courte possible entre la charge et votre centre de gravité.

Évitez d'effectuer les mêmes mouvements pendant de longues périodes. Vous échapperez ainsi à diverses douleurs d'origine tendineuse. J'épinglerai l'épicondylite (qu’on appelle aussi tennis-elbow ou coude du tennis) pouvant survenir lors de travaux de taille par exemple, l'épitrochléite (ou coude du golfeur) lors de ratissage (terre, graviers, etc.), les lésions des tendons des épaules, lors de travaux nécessitant de garder les bras surélevés.

Les articulations ne sont pas en reste. Les poignets, genoux, chevilles peuvent être à l'origine de douleur et d'inflammation lors de travaux longs nécessitant des postures inconfortables. C'est dans ce contexte que le jardinage en hauteur trouve tout son intérêt, puisqu'il permet de moins se fatiguer, de ne plus plier le dos, les genoux. On remonte le sol d'un peu moins d'un mètre et tout est plus facile... Vous pouvez planter vos légumes préférés, pratiquer des rotations de culture sur des bacs à hauteur réglable, des tables de cultures, des massifs de dimensions souhaitées soutenus par des murets de pierre ou de bois, etc.

Le jardin peut être colonisé par des plantes considérées comme encombrantes. Ce n'est pas bien grave... On s'en débarrasse à peu de frais et avec un peu d'huile de bras... Mais il y a aussi, malheureusement, les insectes potentiellement nuisibles, tel le moustique-tigre dont on commence à entendre parler. Celui-ci peut être vecteur de maladies virales fébriles, le chikungunya, la dengue, le zika. Il est déjà bien installé dans le sud de la France, mais, réchauffement climatique aidant, atteint progressivement nos latitudes. Afin d'éviter l'installation de cet insecte dans notre environnement, il est surtout conseillé de limiter au maximum les récipients de toutes sortes, petits et grands, pouvant contenir des eaux stagnantes, autant de réceptacles potentiels pour les larves de moustiques.

Avec ces quelques réflexions et conseils, bien loin d’être exhaustifs, prenez donc plaisir à embellir votre environnement et profitez des légumes du potager, le tout dans le souci du respect de la nature et de votre santé…